vendredi 1 mai 2009

Minuit vingt trois secondes

L’important parfois, c’est de pouvoir se justifier, d’avoir les moyens de le faire. Puisqu’une question est souvent une accusation sournoise, il faut pouvoir justifier de son Travail, le Travail par excellence, c’est-à-dire le mode de vie, votre vie choisie et assumée.
Que faites-vous dans la vie ? J’écris le temps d’une journée. Et par quel moyen ? J’utilise ce qui existe déjà, les secondes, minutes et heures qui divisent universellement ce temps. J’écris chacune en lettres, c’est une mise en lettres des nombres du temps. C’est leur nom après tout et derrière chaque nom, je me fends d’un texte court ou long qui se rapporte à l’écriture du temps, aux rapports multiples entre ces deux domaines de mon étroit périmètre de vie. Depuis que je m’y adonne et que la fin de la journée se présente là-bas, loin encore mais parfaitement visible pour moi, je me sens beaucoup mieux, réconcilié, disponible. Ça fout les boules les gens heureux, ça met les glandes au niveau des poumons et ça étouffe les faibles. Certes, cette image brusque et inattendue vient légèrement gâter ma justification. Donc je reprends. Indépendamment de moi, c’est le genre de Travail qu’il fallait exécuter au moins une fois. Concert unique et puis rideau. J’emménage dans mon Travail, j’y vis, tout est texte dans cette baraque changeante mais précise, au périmètre reconnaissable par tous. Et c’est un travail, je le redis, je suis un travailleur, un Travailleur !

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