samedi 23 mai 2009

Minuit une minute seize secondes

Dès le départ, il aurait fallu fixer un vocabulaire de base, une liste de termes communs à l’hétérogénéité apparente des textes. Il aurait fallu fixer des règles de composition. Elles ont été fixées, d’une certaine manière, elles le sont, chaque seconde fixe les conditions de possibilité d’elle-même comme texte, chaque texte fixant aussi une forme de vécu, un vécu scriptural, une réalité d’écriture.
Il n’est pas trop tard pour prévoir. Il est tôt, c’est la nuit. Il n’est pas trop tard pour planifier une politique du texte en quatre vingt six mille et quelques centaines de points à partir de ce point, à l’exception donc des soixante quinze points précédents. Ou ce point serait le point à partir duquel les points suivants seraient prévus, illustreraient un programme, une prévision, et les points précédents seraient justifiés, trouveraient une justification à leur hétérogénéité.
Il n’est pas trop tard, il n’est trop tard que face à la préméditation parfaite, au texte prémédité parfait, prévu, au texte réalisé conforme au texte prévu, à deux dimensions distinctes plaquées l’une sur l’autre en une surface unique, unie, parfaite.

Minuit une minute quinze secondes

Toute seconde pourrait être indifférenciée, inqualifiée, simple seconde dans une suite logique de seconde. Toute seconde pourrait être sans texte, ou indépendante du texte. Un texte pourrait être secondaire, à l’arrière plan d’une seconde en toute lettre. Sans corps, sans texte, la seconde n’apparaîtrait que comme elle-même, équivalente presque à celles de son entour. Ou bien il faudrait un même texte pour toutes les secondes, un texte unique, repris après chaque seconde, toujours. Ou bien un même texte tronçonné en quatre vingt six mille quatre cents parties. Ou bien chaque seconde pourrait être tronçonnée en quatre vingt six quatre cents parties, chaque seconde étant le miroir des autres ensemble, en totalité, chaque partie étant le récapitulatif de tout. Le texte semblable et répété pour chaque seconde devrait être toutes les secondes écrites d’une journée, toutes les secondes, l’une après l’autre, en une seconde, avec un simple indicatif graphique comme différence dans le texte, la mise en gras de la seconde en cours. Ou bien le texte serait le récapitulatif des secondes précédentes jusqu’à la seconde en cours. Minuit une seconde, minuit deux secondes, minuit trois secondes, minuit quatre secondes, minuit cinq secondes, minuit six secondes, minuit sept secondes, minuit huit secondes, minuit neuf secondes, minuit dix secondes, minuit onze secondes, minuit douze secondes, minuit treize secondes, minuit quatorze secondes, minuit quinze secondes, minuit seize secondes, minuit dix-sept secondes, minuit dix huit secondes, minuit dix neuf secondes, minuit vingt secondes, minuit vingt et une secondes, minuit vingt deux secondes, minuit vingt quatre secondes, minuit vingt cinq secondes, minuit vingt six secondes, minuit vingt sept secondes, minuit vingt huit secondes, minuit vingt neuf secondes, minuit trente secondes, minuit trente et une secondes, minuit trente deux secondes, minuit, trente trois secondes, minuit trente quatre secondes, minuit trente cinq secondes, minuit trente six secondes, minuit trente sept secondes, minuit trente huit secondes, minuit trente neuf secondes, minuit quarante secondes, minuit quarante et une secondes, minuit quarante deux secondes, minuit quarante trois secondes, minuit quarante quatre secondes, minuit quarante cinq secondes, minuit quarante six secondes, minuit quarante sept secondes, minuit quarante huit secondes, minuit quarante neuf secondes, minuit cinquante secondes, minuit cinquante et une secondes, minuit cinquante deux secondes, minuit cinquante trois secondes, minuit cinquante quatre secondes, minuit cinquante cinq secondes, minuit cinquante six secondes, minuit cinquante sept secondes, minuit cinquante huit secondes, minuit cinquante neuf secondes, minuit une minute, minuit une minute une seconde, minuit une minute deux secondes, minuit une minute trois secondes, minuit une minute quatre secondes, minuit une minute cinq secondes, minuit une minute six secondes, minuit une minute sept secondes, minuit une minute huit secondes, minuit une minute neuf secondes, minuit une minute dix secondes, minuit une minute onze secondes, minuit une minute douze secondes, minuit une minute treize secondes, minuit une minute quatorze secondes, minuit une minute quinze secondes,

Minuit une minute quatorze secondes

Les secondes sont inscrites sur un mur. Un seul mur. Elles sont inscrites l’une après l’autre. En partant du milieu de la hauteur du mur, elles se poursuivent vers la droite. Une fois l’extrémité droite du mur atteinte, elles repartent à la ligne, au milieu du mur. L’opération continue jusqu’à couvrir la partie droite du mur, après quoi elle reprend à gauche, à partir du haut jusqu’en bas. Le mur est couvert de haut en bas en deux pans séparés au centre par un espace vide, une reliure. Le corps d’écriture est établi en fonction de la surface du mur à écrire de manière à ce que les quatre vingt six mille quatre cents secondes couvrent complètement le mur, à l’exception de l’espace entre les deux pans, pages. L’espace entre chaque seconde est équivalent à l’espace d’écriture d’une seconde. L’espace d’écriture d’une seconde dépend du nombre de signes composant une seconde. Sachant que chaque seconde possède un nombre de signes variables, l’espace séparant chaque seconde est variable. L’espace séparant chaque seconde correspond à l’espace occupé par les signes de la seconde qui précède l’espace de séparation. La couleur du mur et de l’écriture ainsi que le style typographique sont laissés libres.

Minuit une minute treize secondes

Les secondes sont inscrites sur un mur. Un seul mur. Elles sont inscrites l’une après l’autre. En partant de la hauteur gauche du mur, elles se poursuivent vers la droite. Une fois l’extrémité droite du mur atteinte, elles repartent à la ligne, à gauche du mur. L’opération continue jusqu’à l’épuisement de toutes les secondes d’une journée, jusqu’en bas du mur. Le corps d’écriture est établi en fonction de la surface du mur à écrire de manière à ce que les quatre vingt six mille quatre cents secondes couvrent complètement le mur. L’espace entre chaque seconde est progressif. Le premier espace séparant la seconde une de la seconde deux est équivalent à l’espace standard séparant un mot d’un autre. Le deuxième espace séparant la seconde deux de la seconde trois est double de l’espace standard séparant un mot d’un autre. Le troisième est triple, le quatrième quadruple, l’opération se répète jusqu’à l’espace séparant l’avant dernière seconde de la dernière. La couleur du mur et de l’écriture ainsi que le style typographique sont laissés libres.

vendredi 22 mai 2009

Minuit une minute douze secondes

Les secondes sont inscrites sur un mur. Un seul mur. Elles sont inscrites l’une après l’autre. En partant de la hauteur gauche du mur, elles se poursuivent vers la droite. Une fois l’extrémité droite du mur atteinte, elles repartent à la ligne, à gauche du mur. L’opération continue jusqu’à l’épuisement de toutes les secondes d’une journée, jusqu’en bas du mur. Le corps d’écriture est établi en fonction de la surface du mur à écrire de manière à ce que les quatre vingt six mille quatre cents secondes couvrent complètement le mur. L’espace entre chaque seconde est équivalent à l’espace d’écriture d’une seconde. L’espace d’écriture d’une seconde dépend du nombre de signes composant une seconde. Sachant que chaque seconde possède un nombre de signes variables, l’espace séparant chaque seconde est variable. L’espace séparant chaque seconde correspond à l’espace occupé par les signes de la seconde qui précède l’espace de séparation. La couleur du mur et de l’écriture ainsi que le style typographique sont laissés libres.

Minuit une minute onze secondes

Le présent - l’écriture au présent, la mise au présent de l’ensemble des textes écrits dans un autre temps que le présent, l’écriture au présent seulement de tous les textes dans une vie complète d’écriture, l’obligation par une loi, de tous écrire au présent - constitue l’amorce d’une fiction possible de l’écriture en même temps qu’un projet de théoricien fou. Le présent est la langue de la théorie, de l’analyse. L’analyse est folle car elle est écrite au présent, quasi toujours, selon une règle de pensée implicite qui fixe l’activité cérébrale comme permanente. Il faut continuer à comprendre, quoiqu’il arrive, de n’importe quelle manière. L’analyse devient lyrique, elle combine les propositions initiales, elle étudie chaque combinaison, elle permute les éléments mobilisés, les isole puis les lie en une suite un, puis les délie pour les lier plus loin en une suite deux, puis les délie pour les lier en une suite trois, puis en une suite quatre, une cinq puis une six…L’analyse est impersonnelle, elle ne meurt jamais, l’analyseur n’est qu’un outil utilisé par l’analyse pour se répandre. L’analyse, c’est une figure de train en marche, un fleuve, un courant. Une fois dedans, on sait n’y être pour rien. On est innocent de l’analyse qu’on produit. Vraie ou fausse, l’analyse continue, elle s’abroge elle-même pour se fixer ailleurs. Le passé, le futur, c’est autre chose, c’est de la science-fiction et de l’archéologie, c’est la désunion, c’est une forme de plaisanterie, une lâcheté stylistique, un truc pour newbie du clavier. La machine à voyager dans le temps existe déjà : c’est la conjugaison. Il conjugua – il connut Messaline, lui fit l’amour, etc. Il conjuguera – il ira sur Mars, bâtira, regrettera les petites terriennes, etc. Le présent de l'analyse, l'affirmation du présent : la conjugaison est la machine à voyager dans le temps.

jeudi 21 mai 2009

Minuit une minute dix secondes

Un type voyage, parcourt le monde, s’arrête dans une région particulière, change, est marqué par cette région, change, revient, il a changé. Comment mesurer un tel changement ? Combien de secondes ? Et dans les secondes où il bascule, quelle seconde plus importante qu’une autre ? Combien de temps dure l’orgasme ?

Minuit une minute neuf secondes

Deux choses : l’abstraction et le sexe. Le reste est neutre, fade. Entre l’abstraction et le sexe, tous les intermédiaires possibles, les mélanges, les interversions, les gradations, quatre vingt six mille trois cents quatre vingt dix huit secondes entre minuit une seconde et minuit, l’abstraction et le sexe ou le sexe et l’abstraction.

Minuit une minute huit secondes

Plutôt saoul que seul implique une écriture spéciale, connue, avec des noms d’auteurs connus dans un genre de vie connue, rabâchée et usée, l’alcool les filles et les mots, les putes et les phrases, les verres, les clichés, le folklore et les vers, donc l’alcool au présent est une seconde de vieillesse, une seconde muséale dans le passé d’une littérature d’alcooliques écrivant sur l’alcool et les putes, écrivant sur l’alcool de l’écriture et les filles dans des pages qui restent ouvertes toutes la nuit. L’heure de fermetures des pages n’existe pas, la page est ouverte avec des arrières salles sombres la journée, imperméable au jour, à la lumière de la journée, des salles de musées livresques hyper connus, au sol ravagé par les touristes. Les touristes : les lecteurs d’aujourd’hui qui se moquent des statues qui continuent à vivre là et à boire et à fréquenter les putes alors qu’il est tard, il est très tard dans l’Histoire et les putes sont le passé, sont des passes droits vers le passé, les putes sont les victimes des auteurs pour les auteurs qui ne vont plus aux putes car les putes sont des victimes, c’est connu, on ne va pas aux putes comme on va à la bibliothèque, on va à la bibliothèque pour les putes anciennes, les putes sacrées des anciens auteurs sacrés, les putes des livres mais pas les vrais, pas aujourd’hui, c’est dégueulasse de faire ça, mais un auteur qui va aux putes à cette seconde n’est pas un auteur mais un client, un monstre, un ignoble, un glauque, un taré, un psycho, un ringard, c’est un ringard surtout, un paumé ringard, un passéiste, un auteur présent qui parle du passé et qui veut flamber dans les mots. Pauvre auteur, ses pages ouvertes à pas d’heure et les putes qui attendent leurs mots pour se savoir écrite, encore une fois. Il faut faire soigner le texte par la violence et la dénonciation des putes victimes et des clients bourreaux. Mais le texte continue, le texte à des lecteurs spéciaux, hors temps, hors civilisation, hors barbarie, hors tout, le texte est post-mortem, il vit, il est vivant dans les claques, dans chaque seconde des rues et des claques en bord de mer qui sent le sel – l’iode, l’algue, l’encre - et l’égout. Les quatre éléments de l’Art en bord de mer, du beachart en bord de claque : le sang, le sperme, la pisse, la merde. Les putes lisent, les clients lisent, les putes lisent dans les yeux des clients qui lisent dans les yeux des putes, les putes se lisent entre elles, les clients se lisent entre eux, l’auteur écrit ce qu’il lit dans les yeux des lectrices et des lecteurs, les putes attendent l’auteur, les clients attendent les lectrices, les yeux sont les clients des putes.

Minuit une minute sept secondes

Le réveil est brusque quand il est mortel. En pleine nuit, se mettre debout et regarder l’heure en sachant que l’on ne pas plus dormir avant le matin. Perturbation. Le réveil doit être lent. Réveil télescopique, où toutes les secondes sont passées en revue, comme disposées sur une carte, observable l’une après l’autre. Le texte s’est endormi. A cet instant, il dort. Plus d’activité sauf, hypothétique, les signes des paupières qui s’agitent à intervalle sans régularité temporelle fixe. Difficile d’y compter des secondes. Les paupières du texte. Le corps parfois se retourne. Présence du rêve. Le texte rêve. Mais inaccessible à ses observateurs. Activité secrète du texte, inconsciente, activité cervicale du texte vivant endormi. Là, un labyrinthe juste derrière un geste bref au milieu d’une respiration nocturne. De quoi le texte se souvient-il ? Quelles combinaisons tératologiques peuplent son sommeil ? Le texte s’est endormi et il n’offre plus l’action, la progression de son état de veille.

dimanche 17 mai 2009

Minuit une minute six secondes

L’action, c’est que quelque chose passe, pas seulement que quelque chose se passe. Le passage à l’acte, c’est en plus le passage de l’acte, ou l’acte en passant, ou le passant de l’acte – l’acte, comme un passant, surpris en cours de passage – ou l’action de passer sans acte, ou à travers les actes, ou entre, ou avec ; ou c’est encore l’action du passage dans l’acte de passer. Se retenir de penser de manière allemande et d’émettre : l’actant et l’acté ; ou le passant et le passé ; le passager – The passenger – et le passant ; au passage, d’ailleurs, au lieu de l’être et de l’étant, pourquoi ne pas tomber plus bas et risquer, l’étant et l’été ? L’être et l’été, traité, traité de bonne conduite saisonnière, d’art climatique. L’été, saison de l’étant et de l’être, la plus proche de la température du corps humain. Bref.
De l’acte au passage ou du passage à l’acte, il n’y a pas qu’un pas, il peut n’y avoir qu’un pas mais il peut y en avoir plusieurs, plusieurs syllabes muettes avant d’arriver à la syllabe active, la première syllabe d’un texte activé dans un passage de texte permanent, mais inactif, passant sans marque de son passage, débuté – peut-être n’y a-t-il pas eu de début - avant l’acte un – la première syllabe activée -, et terminé après l’acte final - l’action de la dernière syllabe -, et peut-être n’y a-t-il pas de fin, c’est certain, presque certain, une certitude. L’acte premier et l’acte dernier d’un texte activé et partout, autour, à travers, dedans, le texte passant, le passage du texte.

Minuit une minute cinq secondes

Même ici – surtout ici, à cet instant, dans ce lieu - on ne prend pas assez de temps. Il faudrait du temps, plus de prises dans le temps, c’est-à-dire plus d’espace de texte pour ne rien laisser passer, pour tout bien exposer, bien mettre en avant ce qui est en arrière d’habitude, tout combiner. Un arrêt sur image révèle des profondeurs de champs inaccessibles dans le mouvement. Un arrêt sur texte doit, devrait produire un étagement semblable, des lignes reprises, explorées, des zooms sur des probabilités de textes impliquées par le texte en arrêt. Il faudrait des mises en page. La mise en page, c’est de l’aventure, c’est évident. C’est du temps pris sur du mouvement. L’aventure, la forme d’une page, la page en forme, la mise.

Minuit une minute quatre secondes

Qu’il existe, pour chaque seconde, autant de modes de vie d’un texte – qui peuvent être l’écriture et la lecture d’un texte ou le passage d’un texte, le temps de passage d’un texte -- le temps passé à l’écrire et le lire --, qu’il existe des manières de vivre le texte et qu’il soit vivant, c’est difficile à concevoir quand le texte se donne d’un coup, sans processus, sans mobilité, sans flux d’une de ses parties vers une ou plusieurs des autres limitrophes ou éloignées le long du texte. Mettre des dates au texte est une métaphore. Il faut un cadre plus divisé, il faut plus de cases au texte, il lui faut un échiquier temporel. Une fois l’échiquier disposé, la partie commencée, il faut assumer les pièces du jeu, les textes internes aux cases. Il faut aller d’une case à l’autre, construire les cases, déplacer les textes, accepter les coups anciens, la passé arrive vite, il est vite arrivé, il faut assumer les cases passées. Les cases sont les mêmes, les pièces dans les cases changent - les textes changent, se changent, sont changeants. Les nouvelles pièces n’aiment pas les anciennes. Il faut continuer à jouer et avancer les pièces même si le joueur a vieilli. Mais qu’en une seconde – en une case - se repèrent une ou des manières de vivre dans l’écrit. Chaque seconde travaillée de telle manière qu’on puisse y vivre. La vie des cases.

Minuit une minute trois secondes

Pour être heureux, vivons écrits. Vivons dans l’écrit. L’écrit vivant, la vie dans l’écrit, l’être est heureux.

Minuit une minute deux secondes

Tout n’est pas divisible à l’infini, tout n’est pas infinitésimale. Dans une vie textuelle, après la lettre, il n’y a rien. Sauf à dire qu’une lettre est divisible à son tour en différents traits possibles selon la graphie adoptée. C’est possible, c’est une possibilité, c’est une possibilité de le dire et de le prouver mais il est difficile d’être suivi jusque là.

Minuit une minute une seconde

Quelle seconde est-il ? Quelle minute et quelle heure ? Sous quel angle demande-t-on d’un texte sa situation dans ses parties, sa partition ? Le texte change, la place du texte, la dimension du texte change si l’on considère la seconde seule, la seconde dans la minute et la seconde dans la minute dans l’heure. Il faudrait donc plusieurs textes pour chaque catégorie de seconde – pour chaque espèce plus exactement, une seconde textuelle étant une forme particulière de vie, ou de manière de vie, de donner vie à ce qui, sans texte, serait sans rebonds – car le texte rebondi, il est prétexte à rebonds, à désaccords, à prises de paroles, à ricoches, il est inducteur d’autres textes possibles. Quoi de commun entre la première seconde de minuit une minute, la première seconde de la minute une de minuit –qui est elle-même la seconde minute de minuit -, la soixante et unième seconde de minuit, la soixante et unième seconde de la journée complète ? Quoi de commun si la nomination change ? Il existe autant de manières de nommer une seule seconde que de situations d’une partie à l’égard d’un tout, et il existe autant de situations possibles que de possibilités nominales.
Minuit une minute une seconde. Une seconde d’une minute dans minuit. Seconde soixante et une dans minuit. Une seconde de minuit une minute. Une minute une seconde de minuit. Une seconde dans minuit. Première seconde de minuit une minute. Seconde une de minuit une minute. Seconde une de la seconde soixantaine de secondes de la deuxième minute de minuit. Seconde une de la deuxième minute d'une journée. Seconde soixante et une de l'heure une d'une journée. Seconde une, minute une passé de une seconde, minuit. Une seconde, minuit une minute. Seconde soixante et une de quatre vingt six mille quatre cents secondes. Etc.