dimanche 17 mai 2009

Minuit une minute quatre secondes

Qu’il existe, pour chaque seconde, autant de modes de vie d’un texte – qui peuvent être l’écriture et la lecture d’un texte ou le passage d’un texte, le temps de passage d’un texte -- le temps passé à l’écrire et le lire --, qu’il existe des manières de vivre le texte et qu’il soit vivant, c’est difficile à concevoir quand le texte se donne d’un coup, sans processus, sans mobilité, sans flux d’une de ses parties vers une ou plusieurs des autres limitrophes ou éloignées le long du texte. Mettre des dates au texte est une métaphore. Il faut un cadre plus divisé, il faut plus de cases au texte, il lui faut un échiquier temporel. Une fois l’échiquier disposé, la partie commencée, il faut assumer les pièces du jeu, les textes internes aux cases. Il faut aller d’une case à l’autre, construire les cases, déplacer les textes, accepter les coups anciens, la passé arrive vite, il est vite arrivé, il faut assumer les cases passées. Les cases sont les mêmes, les pièces dans les cases changent - les textes changent, se changent, sont changeants. Les nouvelles pièces n’aiment pas les anciennes. Il faut continuer à jouer et avancer les pièces même si le joueur a vieilli. Mais qu’en une seconde – en une case - se repèrent une ou des manières de vivre dans l’écrit. Chaque seconde travaillée de telle manière qu’on puisse y vivre. La vie des cases.

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