dimanche 19 avril 2009

Minuit cinq secondes

Le temps séparant une seconde d’une autre est relativement similaire à la durée d’une seconde. La durée séparant une seconde d’écriture d’une seconde écrite est conséquente de la vitesse selon laquelle on frappe le texte sur le clavier ( de sa longueur et surtout, de son élasticité, de sa capacité à continuer alors que, selon toute logique ou vraisemblance – ce lexique apparié à la synonymie du vrai, du véritable, bien que relativement suranné, usé et vieilli, possède dans le cas précisément de vraisemblance, quelque chose d’encore vivant et pourrait-on dire de mouillé, c’est un mot humide, dont le sens fuit les digues de sa définition stricte, il va ailleurs, il voyage, la vérité devient friable, sablonneuse, elle glisse dans les doigts, il faut se pencher pour compter les grains, s’assurer qu’il n’en manque pas sans quoi la vérité serait incomplète et donc fausse, il n’y a pas de vérité partielle, mais la vraisemblance fuit, elle s’égare -, il aurait du ( le texte ) s’arrêter plus tôt, mais non, la phrase a continué, elle continue, elle s’est ouverte des parenthèses, elle se poursuit, exactement comme par exemple, on continue parfois de marcher alors qu’il aurait fallu s’arrêter et que le cœur, le battement cardiaque s’accèlère – l’origine, pour mémoire, de l’unité minimale de mesure du temps, la seconde – , même si un chronomètre d’un coup stipule : « stop », STOP, et bien non, dans une seconde écrite, il dure, le temps, la phrase, elle ne s’arrête pas comme ça, il faut qu’un lecteur gueule pour qu’elle finisse par se taire et la fermer – la parenthèse ).
Ce serait presque du temps perdu, heureusement, il est écrit.

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