dimanche 19 avril 2009

Minuit sept secondes

Chaque jour est divisé de la même façon. La seconde est l’unité de mesure la plus universellement partagée. C’est une unité métrique. Un système de versification. Partout dans le monde, on consulte des montres sans lire les heures. Il faut donc étudier chaque seconde et les classer selon son comportement : seconde brève, longue, accentuée, brisée, embrassée, enjambée, etc. Inutile de les subir, on peut provoquer la rime d’une seconde à l’autre. Le Travail, la chronographie, permet d’échapper aux travaux, au travail en minuscule, au capital travail qui détruit le temps, à l’agitation, au calme, à l’absence de sexe dans le temps. Une seconde se divise en syllabe dans le texte. Il y a soixante secondes dans une minute, la soixantaine devient donc l’unité séquentielle la plus conventionnelle de la métrique journalière. En essayant de vendre le concept à plusieurs universités appariées à la sociologie, à la philosophie, à la littérature ou aux arts plastiques, on m’a traité de fumiste et de paresseux. Exact, j’épelle chaque seconde le plus longuement possible, j'y creuse autant de lignes que je souhaite, grâce à quoi je ne travaille jamais. Matériellement, je n'en ai pas le temps.

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