lundi 20 avril 2009

Minuit onze secondes

Une seconde d’hésitation ressemble à s’y méprendre à une seconde d’écriture. L’hésitation implique un temps plus long qu’à l’accoutumé. Il y a là un principe d’élasticité variable, exactement comme un chewing-gum dont on tire la patte. Une seconde d’action s’oppose implicitement à cette seconde lente, hésitante, où se joue souvent une perte possible, un réflexe tardif alors qu’il eut fallut agir, passer à une autre seconde. Au lieu de quoi on assiste à une suspension, une seconde démesurément allongée. C’est l’écrit comme il se comporte sur l’écran au rythme des touches : retour, corrections, effacement, ajout, copie et collage. Et la lecture suit : retour, incompréhension, éclaircissement brusque, reprise. La patte texte, dans une seconde de texte, travaillée et retravaillée, expansée ou contractée, n’est pas une hésitation mais une action. L’inverse d’une seconde analphabète.

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