samedi 25 avril 2009

Minuit quinze secondes

Il y a des secondes de remplissage. On bourre comme on peut, histoire de continuer quand l’envie cesse. Par exemple, le premier niveau du remplissage consiste à jouer sur le sens d’un mot initial et d’en tirer, sans vergogne, une nouvelle seconde. Donc, si on bourre la présente seconde, elle grossit. On gave une seconde, on lui fait subir un débit. Obésité du texte d’un coup. Ce n’est plus l’élasticité du temps, l’incroyable souplesse élastique d’une seconde lissée avec soin qui s’impose, mais une lourdeur, un poids. La seconde coule loin dans les failles du temps ou du texte ou du temps textuel. Irrécupérable. En même temps, le poids peut-être source de rondeurs extrêmes, c’est excitant. Et puis, quels que soient la réussite ou l’échec d’une seconde, à cette période matinale du texte, minuit quinze secondes, il existe encore pas mal d’occasions de se rattraper.

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