dimanche 19 avril 2009

Minuit dix secondes

L’ironie est partout dans le temps. L’ironie qu’à la fin du mois, il y ait moins de secondes dans le texte que de jours dans ce mois. L’ironie des secondes courtes, écourtées faute de paresse. L’ironie des secondes tronquées à cause de la nécessité de se nourrir, de se loger et de se vêtir. Combien de secondes d’écriture coûte une journée de travail ? Combien de secondes de Travail une seule journée vécue ailleurs qu’ici ? A combien se chiffre la perte en mots ? Il est minuit dix secondes et c’est l’heure de la fiction : démission générale de tous les travailleurs partout dans le monde. Oui, aujourd'hui, à l'instant précis de cette publication, le dix-neuf avril deux mille neuf, beaucoup de gens perdent leur emploi, mais ils ne le perdraient pas si partout, la démission avait lieu. La perte de travail n’aurait plus aucun sens. Dépérissement général. Violence. Loi des forts. Sexualité des faibles. Autorégulation. Dérive, nomadisme, bivouac sous la lune. Des fictions ? Sans enfant, non marié, ce serait un jeu pour un type dans mon genre. On sait qu’une société s’organise autrement quand une société disparaît. En attendant, il faut écrire et ne pas se gêner pour écrire des fictions.

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