samedi 30 mai 2009

Minuit une minute vingt cinq secondes

Arrivé au bout, le passage à la ligne est automatique en prose, quand l’espace horizontale d’inscription est atteint, quand il n’y a plus de place et que la ligne saute, descend, les lignes descendent toujours d’une ligne à l’autre dans toutes les langues, du moins sans doute, sans doute mais pas sans aucun doute, il faut toujours mettre du doute au moment d’affirmer, c’est une règle, ou c’est un tic, un automatisme, ou une lâcheté, donc pas sans aucun doute mais avec un doute minimum, les lignes s’étagent ou bien les caractères descendent, c’est inévitable et toute fiction devrait en tenir compte, toutes les histoires devraient montrer des chutes, un personnage en train de tomber en hommage à la prose descendante, un être défenestré qui, à la vue des reflets de la vitre brisée entourant sa chute, les rapproche des bribes de sa propre existence qui lui viennent en masse et qu’il recombine en multiples vies croisées et multipliées. Le tout en une seule phrase avec une deuxième pour le signaler.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire