mardi 26 mai 2009

Minuit une minute vingt deux secondes

Comme elles sont, les bulles, on les voit contenir de l’air, et n’être séparées de l’extérieur que d’une fine couche transparente parfois teintée de couleurs. Crevées, elles disparaissent, aussi vite qu’un texte effacé après sa sélection. Il faudrait disposer d’une méthode semblable, d’un outil pareil, produisant en masse des blocs automatiquement intelligibles, sensés, sonores, jouant sur tous les tableaux possibles du texte, expulsés d’un coup, dérivants quelques temps dans l’espace d’un écran paginal de dimensions sans fins particulières, et puis s’évanouissant d’un coup, éclatants, aussitôt remplacés par d’autres. D’une autre manière, chaque bloc dans sa ressemblance aux bulles, disposerait d’une membrane traversée par la lecture, il serait possible de la lire elle, mais aussi d’y lire derrière, dans une superposition de textes, un montage. La durée dans l’espace de flottaison des blocs seraient variables, mais jamais très longue. Chaque bulle, chaque bloc s’arrêterait vite avant de reprendre vite.

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