lundi 25 mai 2009

Minuit une minute vingt secondes

Ce qui, dès le début est connu, c’est le nombre des parties. Ce qui ne l’est pas, c’est la durée des parties, leur longueur. Une part est prévisible, une autre ne l’est pas. Leur contenu l’est mieux. Il s’agit d’écriture, des conditions temporels de l’écriture et d’écriture du temps, temps très vite perçu comme écriture de vie, signe de vie minimale, c’est-à-dire comptée, dénombrée. Ce temps mis en lettre, qui prend le temps des lettres – temps lent, parfois accéléré mais seulement à partir de la lenteur principale, la lenteur étant à l’écriture ce que le silence est à la musique -, devient dans l’écriture un temps interne à l’écriture elle-même, produite par son action. Mais parce que ce temps reprend les balises du temps ordinaires, les secondes, les minutes, les heures au complet, comme œuvres complètes du temps, une illusion narrative se produit qui déborde dans le temps réel, le temps de la lecture. Le temps écrit devient le temps principal, à partir duquel l’autre temps, le temps réel, s’agrège et trouve un sens – et des sons. On en vient à habiter l’écrit.

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