lundi 11 mai 2009

Minuit quarante quatre secondes

Un genre d’océan. Une sorte de matière océanique, sablonneuse, huileuse, polluée comme doit l’être un océan réaliste, bourré de plomb, d’acides et de plastiques, avec dedans des êtres vivants modifiés, des mutants, des mutations de plantes, des croisements de règnes, le minéral, le végétal, l’animal, l’architectural, le tout exhalant des odeurs diffractées, puantes, âcres, salines, iodées, bonnes, épicées, cariées. Les genres littéraires, artistiques, scientifiques, culturels – cuisines, mode de vie, agricultures - développés par les civilisations de cette planète secondaire dans le système des quatre vingt six mille quatre cents astres qui composent l’Empire galactique ( autrefois une république, plus loin encore une fédérations de micros-systèmes planétaires, avant encore, des planètes indépendantes qu’un passé lointain avait connu divisé en pays, régions, villes, villages, tribus, familles, individus ), ces genres, détaillés l’un après l’autre, révèlent une obsession du temps diffracté, exploré, allongé, proportionnel à l’importance de cette planète dans les annales impériales : à peine plus d’une seconde, comme dite en pensant par un chambellan pressé au milieu d’une séance fastidieuse d’un conseil gouvernemental expédié en pleine période estivale – la cour absente, l’Empereur à la mer, les ministres en vacance.

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