dimanche 10 mai 2009

Minuit quarante et une seconde

Une seconde d’écriture peut être le portrait exact de la seconde pendant laquelle on l’écrit, impliquant l’écriture de la seconde seulement, sans le texte qui la suit, et dans cette tentative de correspondance permanente entre le temps réel et l’écriture du temps, un décalage se produit qui s’accentue, produisant un troisième temps, celui du temps réel mis pour écrire telle portion du temps, puisqu’inévitablement, une telle équivalence est impossible, il faut toujours beaucoup de temps pour écrire le temps.
Il propose donc d’écrire en direct et en public pendant un temps donné, par exemple vingt minutes, les secondes les unes à la suite des autres à partir de l’heure réelle où il débute son labeur. Le résultat diffère à chaque nouvelle action de ce genre, le nombre de secondes écrites variant en fonction de l’intensité et de la vitesse de sa frappe ce jour là. On le paye pour ça, pour l’écriture, en direct, d’un nombre non prémédité de secondes pendant un temps prémédité d’écriture.

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